Rollotourisme

Je vais essayer de définir ce néologisme, ou plutôt décrire ce que je mets derrière personnellement.

Ce mot vient de adaptation de « cyclotourisme » au roller: c’est le fait de partir sur les routes ouvertes, les voies vertes, les pistes cyclables… tous les chemins praticables dans un but de découverte, en roller.

On écarte la dimension compétition ou la recherche de performances. Par contre, celle de tourisme est importante: le but n’est pas seulement le patinage, c’est l’utilisation du roller pour atteindre des lieux nouveaux, c’est ajouter au plaisir de la glisse celui de paysages magnifiques, ce sont les rencontres facilitées par la curiosité des gens qui n’ont souvent pas l’habitude de voir débarquer des patineurs qui vont de villes en villes. C’est aussi un moyen de déplacement écologique et économique.

Rollotourisme et performance

On parle actuellement de « raid » pour les longues randonnées en roller. C’est notamment le cas le célèbre site Rollerenligne.com. Les pratiquants de ce raids sont aussi des compétiteurs sur des distances de fond (marathon, 6h roller en solo ou équipe…) voir d’ultra-fond (24h en solo), à quelques exception près. Et il n’y a aucun club de roller dédié à la pratique de ces raids. Les club qui en organisent sont des club de roller de vitesse/course.

Cependant, le rollotourisme se pratique sans chrono. Il vaut quand même mieux avoir une montre, mais on ne cherche pas aller le plus vite possible ou de battre un record, seulement à atteindre son but en prenant un maximum plaisir. Ce qui ne veut pas dire, qu’à certains moment ça peu devenir physique, dur, voire éprouvant. On peut avoir à grimper de longues montées bien raides, subir des kilomètres de gratton ou encore lutter contre une météo défavorable. Certaines chose sont prévisibles comme les dénivellés ou la circulation automobile (en général), d’autres sont des surprises plus ou moins prévisibles (vents, gratton, pluie, travaux…).

Il faut donc avoir conscience de ses propres limites et préparer son circuit avec soin avec des objectifs réalistes et des solutions alternatives en cas de pépin. Une bonne préparation est indispensable: si elle n’est pas matériel ou logistique, elle doit être physique et mentale pour faire face aux imprévus. Il faut adapter sa préparation à son niveau.

Découverte en roller

Le roller est donc un moyen de déplacement. Je l’ai choisi parce que c’est un sport que j’aime et une source de plaisir. Alors le pratiquer dans des lieux de toutes beautés, profiter de paysages magnifiques à 20km/h plutôt qu’à 100, c’est magique.

J’aime aussi prendre le temps de visiter à pieds les villes, les monuments et les châteaux, laisser de côté les rollers une journée pour une randonnée pédestre en forêt, ou une balade en vélo.

En laissant de côté la recherche de performance, on profite aussi plus facilement de la gastronomie locale –  sans abus évidemment. J’aurai trouvé dommage de passer en Ardèche sans goûter à la caillette ou dans la Drôme en évitant picodon et ravioles de Royans.

Enfin, le fait de parvenir à un lieu par ses propres forces, aussi modeste ou intense que soit l’effort, donne une autre dimension à une visite. Le chemin parcouru nous transforme en acteur du lieu, plutôt qu’en consommateur touristique pressé de passer à la suite. Ces moments laissent des souvenirs vifs, remplis du sentiments d’accomplissement.

Rencontres et curiosités

Le roller est encore un sport surtout urbain, la course est peu connu et la possibilité de faire de longue randonnée et carrément confidentielle.

En milieu rurale, l’arrivée d’un patineur seul ou d’un groupe éveille la curiosité et les question ne tardent souvent pas. Ainsi le rollotourisme devient un moyen d’établir une communication, même pour les plus timides. En plus, en privilégiant les hébergements conviviaux comme les auberges de jeunesse, l’expérience du rollotourisme devient vraiment un expérience humaine.

Le sentiment de devenir acteur du lieu de passage que j’évoquais plus haut devient visible dans le regard des autres. Même pour quelques heures ou jours, on laisse un souvenir aux personnes croisées.

Le rollotourisme c’est éco

Économique: l’ensemble de mon matériel – roller, matériel de camping et de portage – ne doit pas dépasser les 1000€, soit moins de la moitié de ce coûterai un vélo de cyclotourisme équivalent en gamme, et je ne parle pas d’une voiture… Ensuite, pour le train, pas de supplément pour les bagages, même en cas d’utilisation d’un skate-drive. Sur place, le camping sauvage ou les camping municipaux (4€ à 15€ suivant les régions et saisons) ou les auberges de jeunesse (15 à 20€) sont des points d’étapes intéressants et accessibles.

Écologique: le moteur, c’est le muscle! Et le matériel est plus limité en poids et entretien qu’en durée de vie. Les rollers sont mécaniquement très simples, donc peu d’outils, peu de pièces de rechanges. En plus, beaucoup de pièces sont réutilisables: on peu changer de roues en gardant les roulements et entretoise, changer de chausson et conserver ses platines. On ne change que ce qui est nécessaire.

Inspirations

Cette idée ne mets pas venu toutes seule à l’esprit mais m’a été inspiré par des patineurs de mon club: Thibaut, Goyan et Thomas. Ensuite, d’autres récits sont venus alimenter cette envie de partir sur les routes.

Voici quelques liens vers des pages intéressantes: