Cette deuxième journée a été encore plus reposante que prévue. Je me suis levé relativement tard et j’ai pris tranquillement mon temps pour le petit déjeuner et le remballage. D’autant plus, que Lamastre et toute la vallée était plongée dans la brume.
Je ne suis parti du camping qu’un peu avant midi, en profitant d’être à pied pour grimper dans le tout petit village médiéval du Retourtour autour des ruines du chateau. Je constat aussi que le Doux, n’est pas toujours si tranquille. Un repère à plus de 2,5m du sol au pieds des ruines rappelle le niveau atteint lors de la crue du 3 août 1963! Après cette courte visite, je suis aller prendre un repas léger (tagliatelle bolognaise) en terrasse dans le centre de la bourgade.
Vers 14h00, je chausse enfin mes rollers alors que dans mon planning je devrait déjà être à Tournon-sur-Rhône en train de déguster du chocolat Valrhona. C’est aussi l’occasion de me rendre compte de la fatigue accumulé la veille. Les cuisses, c’est bon par contre j’ai une boule de pétanque à la place du mollet droit.
Heureusement, la montée jusqu’au lieu-dit « Bruas », bien que longue de 14km, est relativement douce, soit pas plus de 5%. A l’amorce de la descente, un vélocouchiste me rattrape et se place à ma hauteur. On discute de nos discipines respectives et de la beauté des paysages ardéchois pendant quelques minutes aavant qu’il me dise qu’il va m’attendre plus bas à un carrefour pour me voir passer.
Il m’attend effectivement à quelques kilomètres à un croisement en plein virage. Je lui fait signe et continue de descendre pensant qu’il va me rattraper, mais il me parle et je tente de freiner. Trop brutale! et mauvaise position du skate-drive! je me retrouve à courir à bonne vitesse dans les caillous puis l’herbes pendant que le skate-drive fait un soleil. Je l’ai échappé belle. Pas de casse de mon côté et le skate-drive s’en sort plutôt bien: juste une vis servant de « béquille » s’est enfoncée dans le coffre. Ouf!
Je remonte alors à la hauteur du vélocouchiste et de sa monture si particulière. Il a vu mon accident et je lui explique que je possède mon engin depuis peu et mes erreurs (freinage avec position trop haute). On discute alors roller, vélo couché et Ardèche pendant un bon moment, fait des photos, puis un randonneur se gare pas loin et sort avec gants et cisailles: il est là pour entrenir un chemin sur lequel la nature essaie de reprendre ses droits. Alors qu’on lui demande lui demande un stylo pour nous échanger nos coordonées, la discution reprends de plus belle.
Après une bonne heure de pause, je reprend la descente vers Tournon. Je me fait encourager plusieurs fois par des cyclistes qui me doublent. Les Gorges du Doux sont magnifiques et me rappèle un peu les Gorges de la Nesque du stage en Provence.
Les rochers sont plus jaunes/oranges que gris et le Doux, rivière torrentielle mal nommées d’après ce j’ai vue et entendue, et plus large que la Nesque. Une ancienne voie de chemin de fer relie Lamastre à Tournon avec une machine à vapeur ou une à diesel. Il s’agit du Mastrou, à l’arrêt depuis peu. Les locaux ne savent pas trop s’il pourra reprendre ses navettes dans les Gorges. Peut-être en 2012. Aujourd’hui, son sifflet a rententie dans la vallée pour signalé le passage hebdomadaire de la locomotive sur les rails pour la marche d’entretien.
Je pose enfin mes affaires au camping de Tournon, à 20m du Rhône à l’embouchure du Doux et une vue panoramique sur les vignobles de Tain-l’Hermitage (ou de Croze-l’Hermitage, il faudra que je vérifie).
Mes pieds commencent à souffrir des portions gratonneuses rencontrées et des dénivelés et j’ai finalement une demi-journée de retard sur mon programme. Je ne regrette pourtant pas de prendre mon temps et de profiter à mon rythme de ces vacances au milieu de la nature.
Demain matin, je visiterai les villes de Tournon et Tain-l’Hermitage avant de prendre la route vers Hauterives l’après-midi. Du coup, je vais sûrement faire l’impasse sur la Tour d’Ablon où je pensais faire ma pause de la mi-journée. Je pense avoir mon compte de grimpette et ce n’est pas fini.
Il est aussi probable que j’arrive trop tard pour visiter le Palais Idéal. Ce sera donc pour jeudi matin, suivi l’après-midi des 46km qui me séparent de Vienne.