Le premier jour était donc très ambitieux en partant de La Voulte-sur-Rhône en Ardèche au sud de Valence, je comptais rallier Vernoux-en-Vivarais pour y prendre mon repas et une bonne pause.
Cette étape matinale m’a fait gravir le Col de la Mûre (ou Col de Serre-Mûre selon les cartes) en haut de la Corniche de l’Eyrieux: 9km et 655m de dénivelé à partir de Saint-Laurent-du-Pape. C’était vraiment très dur et très long. Il m’a fallu pas loin de 2h pour arriver en haut depuis La Voulte. Cette montée s’organise plus ou moins en pallier successifs, 100m à environ 5% suivi de 50m à plus de 10 voir 15%. J’ai fait pas loin d’une dizaine de mini-pauses pour prendre du souffle, de l’eau et des photos.
Les paysages ardéchois sont magnifiques et la très légère brume mettait superbement en perspective le relief du Massif Central. Les monts les plus lointains et hauts se dessinant en gris-bleu clair, les plus proches formant un dégradé jusqu’à la vallée de l’Eyrieux toutes en couleurs: verts comme l’été pas si lointain, orange de l’automne arrivant, gris et jaunes de la roches à nue. De l’autre côte, sur un promontoire rocheux, les ruines d’un château dominent la vallée.
Arriver au lieu-dit « la Maisonneuve », un nom ironique pour ce petit hameau de vieille maison en pierre, je me suis cru arrivé au col. Erreur et petit coup au moral après une portion indiquée à 12%, la route changeait juste de versant et il y avait encore plusieurs kilomètres avant le point culminant de mon périple. Quelques distances plus loin donc, une dernière épingle très raide et là, le panneau annonçant le col de la Mûre (765m).
Juste derrière, un panneau prévient que la suite ne va pas être triste: descente à 12% sur 4,5km… heureusement que le skate-drive à possède 2 freins relativement efficaces, sinon là, je descendait soit en stop, soit à pieds. Finalement, j’ai fait aussi 2 ou 3 pauses dans la descente pour prendre des photos et éviter la surchauffes des freins et des cuisses (vive la chaise, parfois en plus sur du gratton).
Autre surprise, Vernoux n’est pas tout à fait en bas du col de la Mûre. Depuis le fond de la vallée, il y a encore 4km et ~180m à grimper. Aie… je prends mon temps et finalement, à 12h30 je m’installe à la terrasse du Café de l’Empire dit « chez Seb » (ouvert en 1820 et classé !), un établissement au menu du jour intéressant et bon marché. Pour une terrine au châtaigne, une délice de volaille sauce au poivre accompagné d’une gratinée de poireau et de frites suivi d’un tarte au pomme, le tout arrosé d’un jus d’orange et un café, je m’en tire pour 15€. 🙂
Seconde étape de la journée. Je bouquine ensuite jusqu’à 15h et prends la route repérée pendant mon repas. C’est une petite route qui passe par Chateauneuf-en-Vernoux et qui a l’avantage sur mon itinéraire prévu d’être plat puis en montée douce (4-5%) au lieu de descendre puis remonter, moins fréquenté par les voitures sans être plus longue. Bref, du bonheur.
Au final, le village de Chateauneuf valait le coup et la route fut globalement agréable: pas trop de gratton et beaux paysages de campagne.
J’arrive en haut du second col (Col de Montreynaud, 760m) après avoir croisé plus de vélos que de véhicules à moteur et me dits, que là c’est bon, plus que de la descentes! Oui, mais… la descente, bien que plus douce que la première, est revêtu pendant plusieurs kilomètres, d’un horrible gratton supportable. Pour ceux qui connaissent, la piste de Vincennes, sous les arbres dans la descente, c’est du velour à côté. Je ressentais même les vibrations à travers le skate-drive par moment.
Ensuite, je découvre Lamastres petite bourgade à la fois coincée et étalée dans la vallée du Doux. C’est encore une fois magnifique. Plusieurs châteaux verrouillaient la vallée, il y a quelques siècles. Aujourd’hui ce sont des ruines qui dominent la ville, parfois partiellement habitées comme celles du Retourtour à l’entrée de mon camping.
En parlant de camping, celui-ci est en fait à 2km du centre ville et le seul moyen d’y accéder c’est de grimper encore un bonne petite cote, pour redescendre d’autant au « Retourtour ». A vrai dire, j’étais plus à ça près. Ce soir je suis finalement retourné dans le centre ville à pieds pour manger après avoir installer mon campement et pris une bonne douche. La pizzeria du camping est apparemment fermée hors-saison.
J’ai rédigé cette note au restaurant de l’Hotel des Négociants devant un bon repas ardéchois: Cailette (une charcuterie locale à base de viande et de diverses herbes, servie chaude), un gratin de ravioles à la mode ardéchoise (ravioles de Romans avec des lardons, des chataignes et de la crème fraiche), fromage blanc puis coupe ardéchoise (crème de marrons, glace à la chataigne et à la vanille). Le tout arrosé d’une Leffe (pas très locale mais bonne et fraiche) et d’un café.
Il ne me reste plus qu’à rentrer au camping: petite ballade digestive de 2km avec un beau relief et probablement un belle vue sur Lamastre de nuit.
Quelques photos sont déjà en ligne dans la galerie.